De nombreuses personnes, conscientes de la crise climatique à venir et lassées de courir dans la roue du hamster, aspirent désormais à vivre en autonomie…
Cependant, la vie en autonomie est un chemin semé d’embûches. De la recherche d’un terrain adéquat à la gestion du PFH (putain de facteur humain !) lorsqu’on envisage de monter un projet collectif, en passant par le voyage introspectif que représente l’autoconstruction de sa maison, la route est longue….
La quête d’autonomie entraîne souvent une grande satisfaction à être capable de subvenir à ses propres besoins. Que ce soit de cultiver sa propre nourriture, construire sa propre maison, ou générer son propre revenu.
Ces compétences apportent un sentiment d’accomplissement, et la quête d’autonomie se transforme rapidement en quête de sens.
Dans cet article, je vous présente :
- Les 3 piliers de l’autonomie.
- Pourquoi l’autonomie financière est la condition sine qua non de la vie en autonomie.
- Les principales étapes pour atteindre l’autonomie financière.
Ne pas confondre la vie en autonomie et l’autarcie
Il est crucial à ce stade de distinguer l’autonomie de l’autarcie :
- L’autonomie, c’est choisir de qui l’on dépend.
- L’autarcie ou autosuffisance, c’est l’idéal de ne dépendre de personne.
Est-il possible de vivre en autarcie en France ?
La vie en autarcie, c’est-à-dire l’indépendance totale vis-à-vis des autres en termes de besoins de base, représente un mode de vie très spécifique. Il existe de nombreux défis qui peuvent rendre ce mode de vie difficile.
Voici les trois principaux freins à la vie en autarcie :
- L’accès aux ressources. L’autarcie nécessite l’accès à un certain nombre de ressources. On peut penser à une source d’eau propre, un terrain fertile pour la culture, et des sources d’énergie renouvelable.
- Les compétences nécessaires. La vie en autarcie nécessite un large éventail de compétences, allant de l’agriculture et l’élevage à la gestion de l’énergie et de la réparation de matériel. Acquérir toutes ces compétences peut prendre beaucoup de temps et d’efforts, ce qui peut décourager de nombreuses personnes.
- La marginalisation de ce mode de vie. Vivre en autarcie peut mener à un isolement social ou même, dans le pire des cas, à une certaine stigmatisation.
Est-ce que vivre en autosuffisance signifie vivre sans argent ?
En théorie, oui, mais en pratique, il est plus difficile d’atteindre une autarcie totale.
Vivre en autarcie signifie chercher à être autosuffisant, produisant tout ce dont on a besoin pour vivre sans avoir à dépendre d’autres individus, de services ou de systèmes externes. En théorie, cela pourrait signifier vivre sans argent si toutes les nécessités de base – nourriture, eau, abri, vêtements, soins de santé – sont directement produites. Même si vous êtes capable de produire la plupart de vos biens et services, il est probable que vous ayez encore besoin d’argent pour certaines choses.
Il s’agit plutôt d’un effort pour minimiser la dépendance à l’économie monétaire autant que possible, tout en restant réaliste sur le fait qu’il est difficile d’échapper complètement à la nécessité d’argent dans le monde d’aujourd’hui.
Les trois piliers de l’autonomie : financière, énergétique, alimentaire
Il existe diverses approches pour vivre en autonomie. Par définition, choisir de qui l’on dépend implique des arbitrages qui varient d’une personne à l’autre. Certains voudront s’affranchir du réseau électrique et préféreront dépendre des batteries pour stocker localement de l’énergie solaire. J’ai approfondi ce sujet dans cet article : Maison autonome en énergie : pourquoi ce n’est pas une question de panneau solaire sur le toit ?
Ce qui demeure constant, peu importe l’individu, c’est que vivre en autonomie repose sur trois piliers fondamentaux : l’autonomie financière, l’autonomie énergétique et l’autonomie alimentaire.
Autonomie financière : la capacité de générer son propre revenu sans dépendre d’un emploi salarié
L’autonomie financière concerne la capacité à subvenir à ses besoins et à couvrir ses dépenses sans dépendre d’un emploi salarié à temps plein ou d’autres sources de revenus extérieures. Cela peut être atteint par divers moyens tels que des investissements générant des revenus passifs, l’épargne, la réduction des dépenses ou l’entrepreneuriat. L’autonomie financière offre une grande liberté de choix et de mouvement.
Autonomie énergétique : réduire sa consommation et produire localement son énergie
L’autonomie énergétique renvoie à la capacité de répondre à ses propres besoins énergétiques sans dépendre des réseaux de distribution traditionnels. Cela peut impliquer l’utilisation de sources d’énergie renouvelable comme le solaire, l’éolien, ou l’hydraulique, ainsi que des efforts pour réduire sa consommation d’énergie. L’autonomie énergétique engendre un sentiment de sécurité fort, car elle augmente la résilience face aux crises énergétiques.
Autonomie alimentaire : produire sa propre nourriture
L’autonomie alimentaire consiste à être capable de produire sa propre nourriture, en quantité suffisante et de manière durable, sans dépendre des systèmes agro-alimentaires industriels. Cela peut impliquer la permaculture, l’élevage à petite échelle, la cueillette, ainsi que la conservation des aliments. L’autonomie alimentaire peut renforcer la sécurité alimentaire, encourager une alimentation saine, et approfondir la connexion avec la terre et les saisons.
L’autonomie financière, condition sine qua non pour vivre en autonomie
Lorsqu’il s’agit de la quête d’autonomie, l’autonomie financière est souvent négligée. Elle offre pourtant la possibilité :
- D’être libre de choisir son lieu d’installation (et donc de quitter les villes si souhaité),
- D’investir financièrement pour acquérir un terrain et un habitat autonome,
- D’être libre d’utiliser son temps pour se former et gagner en autonomie alimentaire.
L’autonomie financière est à la fois un moyen pour atteindre l’autonomie (au service des deux autres piliers) et une fin en soi. Être capable de générer son propre revenu, sans dépendre d’un employeur, offre une liberté inégalée. En effet, l’autonomie financière est la condition sine qua non pour vivre en autonomie sans tomber dans la précarité.
J’ai lu plusieurs récits de communautés qui vivent sans argent et qui racontent les difficultés rencontrées lorsque l’un de leurs membres a souhaité quitter la communauté. Ils se retrouvent souvent dans une situation difficile, n’ayant jamais cotisé pour leur retraite ou leur chômage, et leur travail ne leur apportant un moyen de subsistance qu’au sein de la communauté.
Les freins à l’autonomie financière
L’autonomie financière peut sembler être un objectif inaccessible pour de nombreuses personnes. Le manque de connaissances est sans doute l’un des principaux freins. Les finances personnelles et l’investissement peuvent sembler intimidants et complexes.
Au sein de la communauté écologique, des blocages autour de l’argent peuvent également freiner la quête d’autonomie financière. Certains ont l’impression que chercher à être financièrement indépendant est en contradiction avec des valeurs de sobriété et de respect de l’environnement. Or, l’autonomie financière n’implique pas nécessairement de participer à une consommation effrénée ou de contribuer à l’exploitation des ressources naturelles. Au contraire, elle peut permettre de mener une vie plus en accord avec ces valeurs, en dirigeant les flux financiers vers un monde bas carbone et respectueux du vivant, ou en soutenant des entreprises locales et éthiques. Je vous renvoie sur ce point à mon article sur 3 épisodes de podcast qui m’ont permis de trouver une banque éthique et des investissements compatibles avec l’accord de Paris.
Pour surmonter ces freins, il est nécessaire d’acquérir des connaissances dans le domaine de l’autonomie financière. Voici les règles de base de l’autonomie financière.
Comment atteindre l’autonomie financière ?
Étape 1 : Réduire les dépenses. Le premier pas vers l’indépendance financière consiste souvent à examiner attentivement ses dépenses pour déterminer où des réductions peuvent être faites. Cela peut impliquer de minimiser les coûts de logement et de transport, de réduire les dépenses de divertissement, et d’adopter une approche minimaliste pour consommer moins.
Étape 2 : Créer son propre revenu. En parallèle à la réduction des dépenses, les adeptes de l’autonomie financière cherchent souvent à créer leurs propres revenus pour réduire ou arrêter leur travail salarié.
Étape 3 : Investir. Une fois que l’écart entre les revenus et les dépenses est maximisé, l’argent économisé est généralement investi. Il peut être investi pour vivre en autonomie (achat d’une maison bioclimatique, d’un terrain, d’une formation…) et/ou pour constituer un patrimoine. Les investissements sont diversifiés (pour une plus grande sécurité) et répondent à différents besoins (notamment en termes de liquidité d’épargne).
Vous êtes intéressés par l’autonomie financière ? Posez-moi toutes vos questions en commentaire !