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Les 10 chiffres qui m’ont mis une claque dans la BD Le Monde Sans Fin de Jancovici

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La BD Le Monde Sans Fin de Jancovici et Blain a été un raz de marée en librairie. C’est même le livre le plus vendu de l’année 2022. 

Cette BD est une synthèse du cours de Jean-Marc Jancovici à l’École des Mines. 

Au-delà de sa posture d’ingénieur et d’auteur, Jean-Marc Jancovici est devenu une figure emblématique de la vulgarisation des ordres de grandeur climatique. La “rock star” de la transition énergétique comme aiment le qualifier certains journalistes. 

Et le succès de cette BD en est certainement une preuve supplémentaire. Avec Jancovici, les ordres de grandeur sur le réchauffement climatique sont à la portée de chacun. Et ça tombe bien, car c’est une étape nécessaire pour comprendre la situation et pouvoir agir en conséquence.

Dans cet article, j’ai rassemblé les 10 chiffres qui m’ont mis une claque en lisant la BD Le Monde Sans Fin. Cela permet également d’avoir une courte synthèse du travail de Jancovici sur les ordres de grandeur. 

5 à 7%

Dans notre vie quotidienne, les dépenses en énergie (que ce soit le fioul, le gaz, l’électricité ou l’essence…) ne pèsent que 5 à 7% des revenus des ménages en France. Si on élargit notre regard à l’échelle mondiale, l’énergie (pétrole, charbon, gaz…) ne représente que 5% du PIB. 

Ces chiffres pourraient sembler insignifiants au premier abord.

Pourtant, toute notre économie et notre création de richesses dépendent de cette énergie. Jancovici et Blain nous rappellent qu’elle est la clé de notre confort et de notre productivité. L’énergie nous permet de porter de lourdes charges, de creuser le sol, de maintenir une température confortable, de démolir et construire, de communiquer sur de longues distances, et bien plus encore.

Que nous apprend ce chiffre ? L’énergie nous coûte très peu cher, par rapport aux nombreux bénéfices qu’elle nous apporte. Même s’il nous arrive parfois de râler sur le prix  du litre d’essence lorsqu’il approche les 2€, il faut bien admettre que cela reste une aubaine par rapport à l’avantage que nous tirons de cette énergie.

Historiquement, nous avons eu la chance de vivre dans un monde où l’énergie était abondante et bon marché. Ces chiffres, 5 à 7%, viennent nous rappeler cette réalité tout en soulignant l’importance cruciale de l’énergie dans notre vie et notre économie. 

1 litre d’essence 

Quand on réfléchit à l’énergie, on pense rarement à la quantité de travail humain qu’elle nous permet de remplacer. 

Pour illustrer ces ordres de grandeur, Jancovici prend l’exemple d’un être humain qui gravit 2 000 mètres de dénivelé avec un sac de 10 kg sur le dos. L’énergie mécanique produite dans ce cas est de 0,5 kWh.

Il compare ensuite cela à un litre d’essence. Quand on brûle un litre d’essence dans un moteur, cela produit 3 à 4 kWh d’énergie mécanique. En ce qui concerne la capacité à transformer ou transporter de la matière, un seul litre d’essence équivaut à 10 à 100 jours de travail manuel d’un humain.

Ainsi, l’énergie mécanique produite par un litre d’essence est 500 à 5000 fois moins chère que celle produite par un humain payé au SMIC.

Jancovici ordre de grandeur

200 esclaves

En moyenne, chaque habitant de la planète consomme 22 000 kWh par an. 

Si on convertit ce chiffre en énergie humaine, cela équivaut à disposer de 200 esclaves qui travailleraient en permanence pour nous. L’image que prend Jancovici ici est la suivante : toutes les machines qui travaillent sans relâche pour nous sont comme un exosquelette qui multiplie notre force mécanique par 200.

Cette moyenne globale cache cependant des disparités notables. Si en moyenne, chaque individu dispose de l’équivalent de 200 « esclaves » énergétiques, en France ce chiffre grimpe à 600. En comparaison, il n’est que de 50 en Inde, tandis qu’il atteint 1 100 au Canada. C’est l’un des chiffres qui a le plus circulé pour résumer le travail de Jancovici sur les ordres des grandeur. 

2008

Revenons quelques instants aux premiers puits de pétrole découverts aux États-Unis au milieu du XIXe siècle. Leur extraction était incroyablement simple. La pression du gaz les rendait éruptifs et de simples pompes à eau suffisaient pour récupérer le pétrole.

Aujourd’hui, l’extraction du pétrole est devenue une entreprise bien plus difficile et coûteuse, nécessitant des techniques d’exploration de plus en plus complexes pour atteindre des sources de pétrole profondes en mer, du gaz de schiste ou des sables bitumineux.

2008, c’est selon l’Agence internationale de l’énergie, l’année où la production mondiale de pétrole a atteint son pic.

Ce pétrole que nous utilisons principalement pour le transport est au cœur de notre économie. Il nous permet de déplacer des marchandises et des personnes.

64%

L’électricité est souvent perçue comme une source d’énergie propre. Cependant, la réalité actuelle est tout autre. 64% de la production électrique mondiale provient encore des énergies fossiles (charbon, gaz…).

Parmi ces énergies fossiles, le charbon se taille la part du lion. En effet, 40% de l’électricité mondiale est produite à partir de charbon, une source d’énergie particulièrement émettrice de CO₂.

À travers cet ordre de grandeur, Jancovici déconstruit un mythe répandu sur l’électricité. Bien qu’il soit vrai que certaines sources d’électricité sont faiblement émettrices de CO₂, le gaz et le charbon continuent de jouer un rôle prépondérant dans notre production électrique.


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5°C 

Imaginez le monde pendant la dernière ère glaciaire, il y a 20 000 ans. Trois kilomètres de glace recouvraient le nord de l’Europe, l’Écosse, et une grande partie de l’Allemagne. C’est le monde qui existait avec une température globale de 5°C de moins qu’aujourd’hui.

Ces 5°C de différence sont dus à un réchauffement naturel qui a pris 10 000 ans à se produire, à raison d’une augmentation de 0,05°C par siècle.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un réchauffement de 2 voire 3 ou 4°C entre 1900 et 2100. Cela signifie que nous vivons un réchauffement 50 à 100 fois plus rapide que lors du passage de la dernière ère glaciaire.

C’est une réalité qui nous affecte tous. Les conséquences de ce réchauffement rapide sont dévastatrices : certaines régions du monde deviennent trop chaudes pour soutenir la vie, les rendements agricoles diminuent à cause de la sécheresse, et le nombre de réfugiés climatiques augmente sans cesse.

3°C

Il y a des chiffres qui retiennent particulièrement l’attention et le « 3°C » en fait partie. C’est le seuil de réchauffement climatique global qui, selon GIEC, pourrait mener à une insécurité alimentaire généralisée sur la planète.

Il s’agit d’une situation où l’accès à une nourriture suffisante, saine et nutritive est compromis pour une majorité de personnes à l’échelle mondiale, à commencer par le pourtour méditerranéen. Ce seuil de 3°C marque le point à partir duquel le réchauffement climatique pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur notre capacité à nourrir la population mondiale.

Cette donnée nous rappelle que le réchauffement climatique n’est pas seulement une question environnementale, mais aussi une question de sécurité alimentaire et, par conséquent, de stabilité sociale et économique à l’échelle mondiale.

-5% par an

L’Accord de Paris, signé lors de la COP21 en 2015, fixe pour objectif de limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Pour atteindre ce but, nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 5% chaque année.

Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Pour mettre en perspective cet ordre de grandeur, la pandémie de COVID-19 en 2020, avec ses confinements généralisés et le ralentissement significatif de l’activité économique, a conduit à une réduction d’environ 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. 

En outre, nous avons déjà atteint un point critique. Fin 2018, nous avons émis dans l’atmosphère environ 2 250 milliards de tonnes de CO₂. Cela signifie que nous avons déjà « signé » pour un réchauffement de 1,3°C. L’urgence de réduire nos émissions est donc bien réelle et chaque tonne de CO₂ émise compte.

2,3% et 1,3%

Bien que les énergies renouvelables soient souvent présentées comme l’avenir de notre système énergétique, leur contribution actuelle à la production mondiale est encore modeste. L’éolien ne fournit que 2,3% de l’énergie produite à l’échelle mondiale et le solaire n’en apporte que 1,3%.

Ce constat n’est pas sans susciter des débats, notamment autour des positions de Jean-Marc Jancovici. Critiqué pour son scepticisme envers l’éolien et le solaire, il ne voit pas ces sources d’énergie comme capables de compléter le nucléaire à grande échelle. Selon lui, malgré les progrès techniques, l’intermittence et la faible densité énergétique de ces sources présentent des problèmes majeurs.

Cependant, il existe des visions plus nuancées sur les énergies renouvelables. Si vous souhaitez creuser la question, le scénario proposé par l’association NégaWatt offre un aperçu intéressant reposant sur le triptyque : sobriété, nucléaire, renouvelable.

Jancovici ordre de grandeur

6 g de CO₂ / kWh

Jean-Marc Jancovici considère que l’énergie nucléaire est une ressource essentielle pour répondre aux besoins énergétiques décarbonés de nos sociétés modernes.

Un atout majeur du nucléaire, selon Jancovici, est sa faible empreinte carbone. Une centrale nucléaire émet environ 6 g de CO₂ par kWh produit, comparativement à 800 à 1000 g de CO₂ par kWh pour une centrale à charbon. À nouveau, avoir cet ordre de grandeur en tête est essentiel pour trancher sur la question nucléaire. 

Voici les principaux arguments de Jancovici en faveur du nucléaire : 

  • C’est une source d’énergie hautement concentrée. Une petite quantité de matière peut générer une quantité d’énergie considérable. Par exemple, 1 gramme d’uranium peut produire autant de chaleur qu’une tonne de pétrole.
  • C’est une énergie pilotable, ce qui signifie que sa production peut être ajustée en fonction de la demande. En comparaison, l’éolien et le solaire dépendent fortement des conditions météorologiques.
  • C’est une énergie qui occupe relativement peu d’espace pour l’énergie qu’elle génère, contrairement à l’éolien et au solaire.

Conclusion : Jancovici et les ordres de grandeur

Les 10 chiffres que nous avons explorés révèlent l’ampleur et la complexité de la crise climatique à laquelle nous sommes confrontés. Ils démontrent l’influence omniprésente de l’énergie dans notre société.

La réflexion de Jancovici sur les ordres de grandeur éclaire la nécessité de comprendre l’ampleur du défi énergétique. Il est essentiel de prendre en compte l’échelle de nos consommations, de nos besoins, mais aussi de nos impacts sur le climat.

Le réchauffement climatique rapide et sans précédent auquel nous assistons risque de déstabiliser nos systèmes naturels et sociaux. Des variations de température, qui ont naturellement lieu sur des millénaires, sont en train de se produire en seulement un siècle. Sans une action rapide et significative, notre monde pourrait devenir méconnaissable.

Pour Jancovici, comprendre les ordres de grandeur est essentiel pour orienter efficacement nos efforts. C’est cette compréhension qui nous permettra d’identifier où se trouvent les véritables solutions pour éviter la dégradation des conditions de vie sur terre.

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2 commentaires sur “Les 10 chiffres qui m’ont mis une claque dans la BD Le Monde Sans Fin de Jancovici”

  1. Merci pour cette analyse. Moi c’est surtout la stratégie de com qui m’a mis une claque, le marketing faisant passer le nucléaire comme unique solution valable cible même des enfants depuis un an. Pour la rénov énergétique 2024, même scandale, architecte, particuliers et artisans (mais aussi 2 députés dont une macroniste) le constatent les nouveaux plans du gouvernement, tout est fait pour consommer un maximum d’électricité, au lieu d’isoler, d’utiliser du solaire thermique ou d’autres solutions lowtech.
    Exemple de startégie de com : https://reporterre.net/Comment-le-nucleaire-gagne-la-bataille-des-reseaux-sociaux

    1. Votre retour est très pertinent ! On est effectivement en train de tout miser sur l’électricité avant de se poser la question 1. de la sobriété 2. de l’efficacité. La question de la production prend toute la place. Le scénario de négaWatt est une bonne piste à creuser.

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