Est-ce que tu t’es déjà demandé ce qu’est une “une belle maison” ? Dans l’imaginaire collectif, on associe souvent une « belle maison » à un nombre de m2 et à un emplacement. Mais les choses sont en train de changer et la maison autonome pourrait bientôt être le nouveau luxe.
En effet, l’explosion des prix de l’énergie amène de plus en plus de personnes à se demander pourquoi s’endetter sur 30 ans pour de grandes maisons qui seront confortables si et seulement si on a accès à une énergie pas chère pour les chauffer ou pour les refroidir.
À titre personnel, j’ai voulu comprendre ce qui se cachait derrière mon besoin de m2. J’ai rapidement réalisé, d’une part, qu’il venait du fait de me comparer aux autres (une grande maison est un signe visible de réussite). D’autre part, j’ai compris qu’il était aussi la conséquence d’une accumulation d’objets (plutôt que d’un réel besoin d’espace).
Pour moi, associer “belle maison” à un nombre de m2 est finalement une fausse bonne idée. Se joue ici une bataille des imaginaires, car la définition qu’on donne à une “belle maison” est avant tout une construction sociale. Mais cette définition a un impact énorme sur nos choix de vie. Imagine un peu à quoi pourrait ressembler ta vie si tu n’avais pas à t’endetter pour être propriétaire de ta résidence principale.
J’ai donc voulu redéfinir ce qu’est pour moi une “belle maison” et je te propose ici 3 définitions alternatives. La dernière définition parle de la maison autonome, donc va directement à la fin de l’article si c’est ce qui t’intéresse.
Je serai curieuse d’avoir ta définition. Je t’invite donc à la mettre en commentaire de cet article.
Une belle maison est une maison qui est au service de ma vie. Plutôt qu’une vie qui soit au service de ma maison
J’entends par là le fait de pouvoir accéder à la propriété sans me mettre en danger financièrement. Mais également accéder à la propriété sans me créer des contraintes qui m’empêcheraient de réduire mon temps de travail.
Dit autrement, je ne veux pas céder au phénomène de l’adaptation hédoniste. C’est un concept psychologique très simple qui explique que plus ton salaire augmente, plus tes dépenses augmentent sans que ça ait d’impact sur ton niveau de bonheur.
Pour pouvoir rester libre dans mes choix de vie, c’était important pour moi d’avoir de faibles dépenses contraintes sans empiéter sur mon confort. J’ai déjà parlé des dépenses contraintes en tiny house dans cet article, je t’invite à le lire si tu veux creuser ce sujet.
Combien ça coûte de vivre en Tiny House ?
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Une belle maison est une maison qui me permet de troquer du temps contraint contre du temps libre
Un jour, l’écrivain David Thoreau (l’auteur de Walden ou la vie dans les bois) trouve une petite pierre au bord d’un lac. Elle est tellement belle qu’il décide de la poser sur son bureau pour pouvoir l’admirer quand il travaille. Mais au bout de quelques semaines, la pierre est recouverte de poussière et elle ne scintille plus du tout. Et à ce moment-là, Thoreau réalise qu’il doit remettre cette pierre dans le lac. Sinon, il va passer plus de temps à nettoyer cette pierre qu’à en profiter.
Une des règles de base du minimalisme c’est que chaque objet en notre possession nous ajoute de la charge mentale. Et effet, chaque objet nous prend du temps pour les ranger, les entretenir ou les nettoyer…
Or, le nombre d’objets qu’on possède dépend souvent de la taille de nos placards. Une grande maison est donc potentiellement une maison où on accumule des objets qui nous prennent de l’énergie pour rien.
Une belle maison est une maison autonome en énergie
Sur ce point, je peux te partager une expérience personnelle. On a loué cette tiny house pour pouvoir confronter les plans qu’on s’était faits dans notre tête à la réalité. Avant de se lancer dans la construction de notre mini maison autonome, on voulait savoir si on se faisait une fausse idée de la vie en tiny house.
Tiny House bioclimatique
Cette maison a été conçue par Damien de la chaîne YouTube Planète D et il se trouve qu’il est très expérimenté en conception bioclimatique. Or, depuis qu’on vit dans cette tiny house, on découvre le bonheur d’avoir une maison qui chauffe grâce au soleil. Tous les voisins font encore tourner leur chauffage et nous on a chaud sans rien faire. C’est bluffant ! Je connaissais le concept des maisons passives, mais le vivre m’a vraiment fait prendre conscience que de nombreuses maisons ont été construites sans se poser la question de l’énergie.
Je n’ai pas besoin d’avoir une boule de cristal pour comprendre que l’augmentation des coûts de l’énergie n’est pas un épisode passager. On vit bien un phénomène de contraction énergétique, dû à l’épuisement des ressources fossiles et à l’augmentation de la demande. Et s’ajoutent à cela les contraintes réglementaires pour respecter l’accord de Paris. Et ces contraintes ne conduiront pas à une baisse des prix de l’énergie.
C’est une des raisons qui me fait penser qu’une maison autonome, donc une maison qui a besoin de peu d’énergie pour être confortable, offre énormément de sérénité d’esprit. Pour moi, cette autonomie vis-à-vis de la flambée des prix de l’énergie est une forme de nouveau luxe. Ça évite de vivre dans la peur des pénuries ou dans la peur de devoir choisir entre “partir en vacances” ou “payer la note de gaz”.
Une belle maison c’est donc une maison qui nourrit mon besoin de sécurité et de cohérence face à l’urgence climatique.
Si tu as aimé cet article, indique-moi en commentaire les sujets que tu aimerais que je traite dans un prochain article.