Puisque j’entends encore beaucoup cette question : “La Low tech c’est quoi ?”, je me suis dit que je pouvais dédier un article à la définition de la low-tech.
Vous souvenez-vous du temps où ‘durable’ n’était pas un argument marketing mais une qualité inhérente à presque tous les produits ? Et vous êtes-vous déjà demandé pourquoi votre grand-mère utilise toujours le même mixeur depuis les années 80 alors que le vôtre vient de rendre l’âme après deux ans ?
La course au suréquipement vide nos portefeuilles, mais elle épuise aussi les ressources naturelles. Imaginez un instant tous les composants qui partent à la poubelle, tous ces métaux extraits à grand prix, et le ballet incessant de camions pour acheminer tout ça à travers le monde. Ça fait mal au cœur, non ?
Mais attendez, ça se corse : ces gadgets hyper sophistiqués qui ont envahi nos vies à toute vitesse nous rendent dépendants. Qui parmi nous sait vraiment comment réparer les objets technologiques du quotidien ?
Vous en avez marre de sacrifier votre autonomie sur l’autel de la « modernité » ? Alors les objets et savoir-faire low-tech devraient vous intéresser.
Dans cet article, vous apprendrez :
- quelles sont les principales idées reçues sur les low-techs ;
- pourquoi l’innovation frugale devrait être au coeur de nos préoccupations ;
- LE livre à lire si vous voulez comprendre la low-tech en profondeur.
Les idées reçues sur la low-tech
“Low-tech = No-tech”
Pour certains, le terme « low-tech » semble suggérer l’absence de technologie. Ils confondent low-tech et no-tech, ce qui n’est pas du tout la même chose. La low-tech englobe un ensemble d’objets et de savoir-faire qui répondent à nos besoins essentiels comme se loger, se nourrir, se déplacer… mais d’une manière plus durable et souvent plus simple.
Prenons l’exemple du four solaire qui utilise simplement la puissance du soleil pour cuire les aliments. Il n’a pas besoin d’électricité, ce qui le rend très économique et écologique. Il illustre parfaitement l’idée de la low-tech. Pourtant, les fours solaires les plus puissants (notamment ceux utilisés pour un usage professionnel) sont de vrais bijoux techniques. Ils utilisent tout le savoir-faire moderne mais apportent une alternative low-tech à des professions qui croulent sous les factures d’énergie (comme les boulangers…).
“La low-tech, c’est le retour à la bougie”
Une autre idée fausse largement répandue, c’est que la low-tech est synonyme de régression. On imagine que passer au low-tech, c’est vivre sans son smartphone, sans ordi, etc. La low-tech n’est pas une machine à remonter le temps, mais plutôt une façon de reprendre le contrôle et de pouvoir faire des choix conscients concernant notre consommation technologique.
Plutôt qu’un retour à la bougie, la low-tech est une libération. Vous pouvez réparer vos objets facilement, ce qui est en soi un acte d’autonomisation. Ça vous permet de comprendre comment les choses fonctionnent, plutôt que de les jeter quand elles cassent.
« Je ne vois pas l’intérêt de la low-tech »
La low-tech représente une solution concrète et viable à la crise climatique et écologique. En adoptant une approche low-tech, nous pouvons significativement réduire notre empreinte écologique. Imaginez un monde où la pollution diminue parce que nos appareils sont conçus pour durer et être réparables, où l’énergie et les métaux sont utilisés de manière plus optimale, et où la production est relocalisée pour minimiser les coûts environnementaux du transport.
Les low-techs favorisent également l’autonomie des utilisateurs, en les rendant moins dépendant de systèmes complexes et vulnérables. Ils nous libèrent également de l’obsolescence programmée.
La low-tech c’est quoi ? Quelques subtilités de la définition
La low-tech est synonyme d’innovation frugale
L’innovation frugale c’est l’art d’en faire plus avec moins, mais de façon intelligente et durable. Et devinez quoi ? Ce terme sonne beaucoup mieux aux oreilles du public, pourtant il est synonyme de low-tech.
Four solaire, germoir à graine, frigo du désert, chauffe-eau solaire, maison bioclimatique, mur Trombe… toutes ces innovations frugales permettent de réduire votre consommation d’énergie sans renier vos besoins essentiels.
Découvrez dans cet article les 12 objets low-tech que nous avons décidé d’intégrer à notre quotidien.
Un objet ou savoir-faire n’est pas low-tech en soi
L’idée ici est simple: un objet ou un savoir-faire n’est pas low-tech en soi, mais il peut être plus ou moins low-tech par rapport à une alternative qui répond au même besoin.
Prenons l’exemple du vélo. Ce n’est pas un objet low-tech dans l’absolu, mais il est plus low-tech qu’une voiture pour se déplacer. Un vélo est beaucoup moins complexe, plus facile à réparer, et ne consomme pas de carburant fossile.
3 ressources incontournables pour découvrir la low-tech
L’ Âge des Low-Tech, de Philippe Bihouix.
L’ Âge des Low-Tech est un livre qui peut changer votre manière de voir le monde et comprendre pourquoi le techno solutionnisme a peu de chance de nous sortir d’affaires. Dans ce livre, Philippe Bihouix remet en question l’optimisme entourant les technologies « vertes » comme solution aux crises environnementales. Selon lui, ces innovations high-tech sont trop énergivores et incompatibles avec les limites physiques de la planète. À l’inverse, Bihouix prône les low-techs comme alternative viable, qui permettraient de maintenir un certain niveau de confort sans épuiser les ressources de la planète. Le livre déconstruit les mythes de la high-tech tout en explorant comment les low-techs pourraient créer un avenir plus soutenable.
Le Low-Tech Lab
Si vous êtes passionné par la création d’objets utiles et durables, le Low-Tech Lab est votre futur site préféré. Ce n’est pas seulement une plateforme; c’est un écosystème riche en informations en accès libre qui propose une panoplie de tutoriels détaillés et faciles à réaliser. L’essence même des low-techs réside dans le « Do It Yourself, » et le Low-Tech Lab s’avère être une ressource inestimable pour quiconque souhaite prendre les rênes de sa propre autonomie.
Le Low-Tech Journal
Le Low-Tech Journal s’adresse à ceux qui ne sont pas expert en bricolage ou jardinage, et pour qui les guides détaillés peuvent être intimidants. Tuto, adresses utiles pour des ateliers collaboratifs, des conseils pour soutenir des artisans locaux… S’abonner au Low-tech Journal est un bon moyen de faire rentrer les expérimentations low-tech dans votre quotidien.
Que retenir de la réponse à « La low-tech c’est quoi ? »
La notion de low-tech est souvent mal comprise comme étant anti-technologique ou régressive. En réalité, les low-techs sont des solutions plus durables et réparables qui répondent à nos besoins essentiels sans épuiser les ressources naturelles. Face à l’urgence écologique et la quête de durabilité, l’ingéniorité des low-techs gagne en popularité.
Je suis entièrement d’accord avec cet article ! personnellement, je l’applique depuis un moment et cela a même un pouvoir ludique et créatif. Réparer, fabriquer, utiliser un objet durable : quelle satisfaction! et le pouvoir fédérateur n’est pas en reste : grâce à l’intelligence collective, nous pouvons gravir des sommets! Enjoy 🙂