Lorsque l’on découvre les maisons autonomes en énergie, une vision idyllique se profile souvent à l’horizon. On s’imagine déjà installer quelques panneaux solaires sur le toit et une cuve pour la récupération d’eau de pluie, et roulez jeunesse !
Aux balbutiements de notre tiny house, j’étais persuadée que ce duo – panneau solaire et cuve à eau – incarnait l’essence même d’une maison autonome. C’était une vision un peu simpliste de l’autonomie, j’en conviens.
En creusant le sujet, j’ai réalisé que définir l’autonomie par le simple fait de ne pas être raccordé au réseau était un peu réducteur.
Je considère plutôt aujourd’hui que la véritable autonomie, c’est de choisir de qui on dépend.
Or, dépendre de batteries onéreuses qui doivent être renouvelées tous les cinq ans, ou encore de la capricieuse pluviométrie, et de tous les défis associés à la récupération d’eau en termes de quantité et de qualité, ne correspondait pas à ma vision de l’autonomie.
Je vous partage donc dans cet article :
- pourquoi l’autonomie est un problème humain avant d’être un problème technique ;
- comment l’utilisation de l’énergie solaire peut aller bien au-delà de l’installation de panneaux solaires.
- ce que je considère comme le triptyque de l’autonomie de ma maison.
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Maison autonome en énergie : faire le point sur sa consommation.
Dans la quête d’autonomie énergétique, la première étape, et non des moindres, consiste à réduire sa consommation. L’équation est simple : plus nous consommons, plus il devient difficile d’atteindre l’autonomie énergétique d’une maison.
Il ne s’agit pas simplement de mettre en œuvre des solutions techniques pour produire de l’énergie localement, mais aussi, et surtout, de quantifier sa consommation et de supprimer le superflu.
En ce qui nous concerne, cela passe par :
- La taille de notre maison. Un espace plus restreint signifie moins de surface à chauffer, donc moins d’énergie consommée.
- Des choix de conception inspirés des maisons bioclimatiques. Ainsi, notre tiny house dispose par exemple de grandes ouvertures vitrées orientées au sud, de brises solaires l’été et d’un mur trombe…
- La réduction de notre consommation électrique. Comme je l’ai expliqué dans mon précédent article sur la cuisine low tech, nous nous sommes petit à petit libérés de l’électroménager électrique dans notre cuisine.
Le véritable enjeu ici n’est pas technique, mais humain et organisationnel. Choisir l’autonomie énergétique, c’est avant tout simplifier nos vies et revenir à nos besoins essentiels.
Est-ce possible d’avoir une tiny house autonome en énergie ?
La quête d’une tiny house autonome en énergie s’avère être un petit défi. En effet, la tiny house sur remorque, par ses contraintes intrinsèques de poids et de taille, n’est pas l’option la plus propice à l’autonomie énergétique. Nous ne pouvons pas l’isoler autant que nous le souhaiterions, ce qui a un impact direct sur notre consommation énergétique.
Ce point est tellement significatif que ceux qui s’intéressent sérieusement à l’autonomie énergétique tendent généralement à éviter l’option de la tiny house sur remorque. Cette dernière, bien qu’attrayante par son aspect nomade et minimaliste, présente une contrainte majeure lorsqu’il s’agit d’optimiser son efficacité énergétique.
Cependant, l’autonomie ne se mesure pas, à mes yeux, uniquement en termes d’efficacité énergétique. La liberté géographique que nous offre une tiny house est une forme d’autonomie tout aussi précieuse. Au cœur de notre définition de l’autonomie, le « choix de quoi et de qui on dépend » inclut également la capacité à changer de terrain en fonction des évolutions climatiques des prochaines années.
Par conséquent, bien qu’une tiny house puisse ne pas être le choix le plus évident pour atteindre une autonomie énergétique optimale, elle offre une forme d’autonomie unique qui convient parfaitement à certaines philosophies de vie. Il est donc essentiel de bien définir ce que signifie « l’autonomie » pour soi-même avant de se lancer dans la conception et la construction de sa maison.
Les possibilités infinies de l’énergie solaire
Comme vous l’avez sans doute compris, notre choix s’est porté sur une tiny house reliée aux réseaux d’électricité et d’eau. Cependant, nous cherchons à utiliser, autant que possible, l’énergie solaire en complément.
Pour les panneaux solaires, nous avons opté pour une utilisation directe de l’énergie produite. Cela nécessite une petite adaptation, par exemple, passer l’aspirateur uniquement lorsque le soleil brille et que nos panneaux solaires produisent de l’électricité. C’est une manière simple, mais efficace d’optimiser notre consommation d’énergie solaire sans dépendre d’un stockage sur batteries.
L’énergie solaire, cependant, ne se limite pas à l’utilisation de panneaux solaires. Nous avons exploré d’autres méthodes pour capter l’énergie du soleil, comme l’utilisation d’un four solaire, une excellente alternative pour cuisiner sans consommer d’électricité.
De plus, il est possible de stocker l’énergie solaire autrement que via des batteries traditionnelles. Par exemple, cette énergie peut être stockée dans de l’eau chaude (l’eau est chauffée lorsque la production est importante, puis utilisée quand il n’y a plus de soleil) ou dans des produits alimentaires qui se conservent longtemps (comme les graines torréfiées, comme l’explique Arnaud de NeoLoco).
Pour la cuisine, nous utilisons principalement du gaz, avec des solutions complémentaires en fonction de la saison : un poêle à bois en hiver et un four solaire en été. À terme, et avec la perspective d’une installation à plusieurs sur un terrain, notre objectif est de produire notre propre gaz à partir de nos biodéchets.
L’énergie solaire offre une multitude de possibilités, bien au-delà de l’utilisation de panneaux solaires. C’est une source d’énergie flexible et abondante, qui peut être utilisée de manière innovante pour répondre à une variété de besoins en énergie.
Maison autonome en énergie vs maison au service de mon autonomie financière
L’autonomie de ma maison repose sur le triptyque suivant :
- une grande liberté géographique ;
- une faible consommation d’énergie ;
- l’utilisation du solaire dans ses nombreuses applications.
Ces trois piliers me guident dans la conception de ma maison, mais ils sont également étroitement liés à ma perception de l’autonomie financière. Ma maison doit non seulement m’approcher de l’autonomie en énergie, mais aussi me permettre de minimiser mes dépenses contraintes.
Cela a un impact direct sur mon autonomie financière : en ayant moins de dépenses fixes (notamment les factures de gaz et d’électricité), je suis moins contrainte par la nécessité de travailler à temps plein pour couvrir mes dépenses. J’ai ainsi plus de liberté pour organiser mon temps comme je le souhaite, que ce soit pour travailler sur des projets qui me tiennent à cœur, passer du temps avec mes proches, ou simplement pour avoir du temps libre.
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