5 idées reçues sur les sites web éco-conçus

Vous vous intéressez aux sites web éco-conçus, mais vous entendez tout et son contraire ? 

Vous vous demandez si c’est inutilement coûteux ou si c’est l’avenir du web ? 

C’est normal. 

L’éco-conception des sites web est entourée d’un épais brouillard de mythes et de malentendus. Et il est légitime de se demander si c’est une des fondations d’un avenir numérique plus durable, ou si c’est juste une autre tendance éphémère de verdissement marketing.

Pour vous aider à y voir plus clair, voici 5 idées reçues courantes sur l’éco-conception de sites web, qui méritent d’être examinées et potentiellement déconstruites. 

Première idée reçue : “L’éco-conception est coûteuse et complexe.”

C’est la première objection que j’entends, alors que c’est complètement faux ! 

Avoir un site web éco-conçu ne coûte pas plus cher : ni au moment de sa création ni en ce qui concerne les frais d’hébergement et de maintenance sur le long terme. 

Loin d’ajouter de la complexité, l’éco-conception vise à simplifier le processus de développement et à réduire la consommation d’énergie. Elle se concentre sur ce qui est essentiel et élimine souvent les fonctionnalités superflues qui compliquent inutilement le site (ou alourdissent la facture).

Deuxième idée reçue : “Un site éco-conçu ne convient pas à un usage professionnel.”  

C’est plutôt l’inverse ! Améliorer l’efficacité énergétique améliore les performances globales d’un site, notamment en termes de vitesse de chargement et de confort pour les utilisateurs. 

Un site éco-conçu est généralement plus rapide et plus réactif. Cela améliore : 

• L’expérience utilisateur et peut augmenter le taux de conversion, un avantage non négligeable pour les entreprises.  
• La rapidité de chargement et le référencement sur les moteurs de recherche, ce qui peut augmenter la visibilité et le trafic sur le site.

Troisième idée reçue :“Les sites éco-conçus sont trop limités en terme de créativité et de design.”

C’est certain, l’éco-conception influence le design de votre site. 

Les contraintes esthétiques sur un site éco-conçu proviennent principalement de la nécessité de minimiser l’utilisation de ressources lourdes, telles que :

• Les images haute résolution et les vidéos qui peuvent augmenter considérablement la consommation d’énergie du site.
• Les polices d’écriture. L’utilisation de multiples polices de caractères peut augmenter le poids des pages, on se limitera aux polices de caractères standards.
• Les extensions/plugins dont on évitera au maximum l’utilisation.

Et si on se servait de l’éco-conception comme d’une contrainte créatrice ?

Le principe de « contrainte créatrice » suggère que les limitations et restrictions peuvent en réalité stimuler la créativité et l’innovation. 

Voici 3 conseils pour utiliser l’éco-conception comme contrainte créatrice : 

• Utilisez un design minimaliste qui met l’accent sur la clarté et la facilité de navigation.

• Jouez sur les illustrations ou icônes uniques qui sont un bon moyen d’exprimer votre image de marque sans trop alourdir vos pages. 
• Soyez créatif sur la rédaction des textes (ce qu’on appelle le copywriting). Le texte ne pèse presque rien et peut faire toute la différence aux yeux de vos visiteusrs.

Quatrième idée reçue :“ L’impact écologique des sites web est négligeable, c’est une perte de temps.”   

Au fil des dix dernières années, le poids des pages web a considérablement augmenté, passant d’environ 500 Ko en 2012 à plus de 2,4 Mo en 2022. Cette croissance, qui peut paraître négligeable à première vue, contribue en fait de manière significative à l’augmentation de l’empreinte écologique de nos sites web.

Un site éco-conçu émettra jusqu’à 20 fois moins de CO2 que les émissions d’un site dans la moyenne. 

Ce qui est important de comprendre, c’est que votre nombre de pages visitées (et donc votre nombre de visiteurs) est un coefficient multiplicateur.

 C’est pourquoi les sites avec très peu de trafic considèrent qu’il n’est pas pertinent pour eux de chercher à économiser quelques kilogrammes d’émission de CO2 / an.

Cependant, ce type de raisonnement mérite d’être reconsidéré, pour 2 raisons. 

• L’effet cumulé : l’impact environnemental s’accumule au fil du temps, impliquant des millions de sites sur plusieurs années. 
• Chaque gramme de CO2 compte : surtout lorsque les actions pour y parvenir sont simples à mettre en place.

Cinquième idée reçue :“L’éco-conception concerne seulement les sites Internet des entreprises écolos.”

L’éco-conception est pertinente pour tout type de site web. 

Si les entreprises engagées dans le domaine de l’écologie sont les premières à s’y mettre par convictions, toutes les entreprises peuvent y voir un double intérêt : 

• limiter facilement le gaspillage de ressources et ;
• améliorer leur performance en termes de référencement dans Google et de taux de conversion. 

Lorsque je m’occupe de la création ou de la refonte d’un site, je consacre autant de temps à l’aspect technique qu’à la rédaction des textes et donc à : 

• clarifier vos offres, 
• faire comprendre votre manière de travailler, 
• démontrer votre expertise, 
• rassurer un prospect, 
• expliquer comment fonctionne votre produit ou service… 

Que retenir sur ces 5 idées reçues sur les sites web éco-conçus ?

Les 3 premières idées reçues nous rappellent notre tendance à sous-estimer la capacité de la créativité à simplifier et à optimiser les ressources. Et ce, sans coûter plus cher, sans être moins beau ou moins efficace. 

Bien au contraire. Les sites web éco-conçus respectent les 3 principes des low-tech : utile, accessible, durable. 

Il est urgent, dans tous les domaines de notre vie, de repenser la façon dont le respect des limites planétaires peut être un catalyseur d’ingéniosité.

Les 2 dernières idées reçues soulèvent la question plus large de l’empreinte écologique du numérique. 

Elles démontrent une prise de conscience croissante de l’impact environnemental des technologies et la nécessité de stratégies de réduction de l’empreinte carbone dans le domaine du web. 

Et pour creuser le site, je vous conseille la lecture de mon article : Avoir un site web écologique avec WordPress en 5 étapes (quand on n’est pas dev).