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A quoi servent les projets low-tech ?

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Face à l’ampleur du dérèglement climatique, il est difficile de ne pas ressentir une grande inquiétude. 

Chaque nouveau rapport sur l’état de notre planète nous retire un peu plus d’insouciance. 

Cette prise de conscience, bien que nécessaire, entraîne un sentiment grandissant d’impuissance et de peur face aux défis environnementaux.

L’une des réactions consiste à adopter une attitude fataliste. Largement répandue, cette attitude est celle du « tout est foutu ». 

Une autre voie est celle du passage à l’action. Et l’une des actions les plus puissantes que nous pouvons entreprendre est d’aligner notre travail avec nos convictions écologiques. 

C’est la voie qu’ont choisie celles et ceux qui travaillent pour des projets low-tech. Découvrez dans cet article, comment retrouver du sens et de l’autonomie dans votre métier en créant un projet low-tech.

Ce que vous apprendrez dans cet article : 

  • Les 3 leviers de l’entrepreneur low-tech. 
  • Pourquoi, contrairement aux idées reçues, les low-techs ne signifient pas “no-tech”.
  • Comment les projets low-tech peuvent nous aider à agir face à l’urgence climatique, mais aussi nous aider à être plus heureux au quotidien. 

Créer un projet low-tech, qu’est-ce que ça signifie ? 

Qu’est-ce qu’un entrepreneur low-tech ? 

Un entrepreneur low-tech, c’est un créateur d’entreprise dont l’objectif est de permettre à un maximum de personnes de « vivre low-tech ». Dit autrement : répondre à nos besoins essentiels sans détruire les conditions de vie sur terre.

Concrètement, cela implique de manger, se loger, se déplacer, s’habiller… bref répondre à nos besoins en utilisant le moins possible, voire pas du tout : 

  • d’énergies fossiles ;
  • de procédés destructeurs pour le vivant (pesticide, déforestation, artificialisation des sols, pollution de l’eau…). 

Ainsi, l’entrepreneur qui crée un projet low-tech cherchera à : 

  • Améliorer l’efficacité énergétique d’une solution. Cela revient à consommer moins d’énergie pour répondre au même besoin. Par exemple, un constructeur de maisons bioclimatiques fera des choix de conception qui permettent de minimiser la consommation d’énergie pour le chauffage et le refroidissement du logement. 
  • Utiliser des sources d’énergie renouvelables et peu carbonées. Prenez l’exemple d’un boulanger solaire qui utilise l’énergie solaire pour cuire son pain. Non seulement cette approche réduit la dépendance aux combustibles fossiles, mais elle crée également une entreprise qui est résiliente face aux fluctuations des prix de l’énergie.
  • Faciliter les changements sociaux et organisationnels nécessaires à la sobriété. Un exemple pourrait être un cuisinier végétarien qui, par son travail, facilite la généralisation d’une alimentation sans viande dans la population, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’eau liées à l’élevage.

Il est important de noter que ces axes ne sont pas exclusifs.  Un projet low-tech intègre souvent ces 3 éléments : efficacité énergétique, énergie renouvelable, sobriété. 

Low-tech ne veut pas dire no-tech

Il est essentiel de comprendre qu’un projet low-tech n’est pas nécessairement dénué de toute technologie. Le terme low-tech ne signifie pas « sans technologie », mais plutôt « utilisant une technologie plus simple et plus durable ». 

Un projet low-tech n’est d’ailleurs pas low-tech dans l’absolu. Il est plus ou moins low-tech qu’une solution existante et qui répond au même besoin. 

Par exemple, si nous comparons le train et l’avion, deux modes de transport courants, le train est considéré comme plus low-tech que l’avion. Cela ne signifie pas que le train est sans technologie, mais plutôt que c’est une solution de transport plus sobre et durable que l’avion. 

Bien que cela puisse sembler contradictoire, prenons l’exemple du digital low-tech. Créer un site web low-tech ne signifie pas renoncer à l’usage de la technologie numérique. Au contraire, il s’agit de concevoir un site web qui consomme beaucoup moins d’énergie que la plupart des sites.

Ainsi, créer un projet low-tech revient à commencer par se demander : 

  • À quel besoin je réponds, et est-ce un besoin essentiel ? 
  • Quelles sont les solutions existantes pour répondre à ce besoin ? 
  • Ma solution est-elle plus ou moins low-tech que les solutions les plus couramment utilisées ?

Ainsi, l’entrepreneur low-tech ne cherche pas à éliminer complètement la technologie, mais à en faire un usage plus utile et plus durable de celle-ci. Il cherche à trouver un équilibre entre les besoins humains, la disponibilité des ressources et la préservation des conditions de vie sur la planète.

Pourquoi le monde a-t-il besoin de projets low-tech ?

En utilisant moins de ressources, en favorisant l’autonomie et la résilience, en nous reconnectant avec ce qui est essentiel, les projets low-tech présentent une approche pertinente pour répondre aux défis climatiques, à la crise de sens et à la surcharge cognitive que nous traversons.

La crise climatique

La crise climatique est, sans aucun doute, le grand défi du XXIe siècle. En ce sens, les low-techs représentent une réponse concrète et pragmatique à ce défi.

Les technologies low-tech :

  • sont conçues pour utiliser moins de ressources. Elles consomment moins de matières premières et moins d’énergie. Par conséquent, elles ont généralement une empreinte carbone et environnementale plus faible que les technologies conventionnelles.
  • favorisent l’autonomie et la résilience. Elles sont souvent faciles à réparer, à entretenir et à comprendre, ce qui renforce leur résistance aux contraintes environnementales. Cette durabilité inhérente s’oppose à l’obsolescence planifiée souvent associée aux technologies modernes.

La crise de sens

Les énergies fossiles nous ont donné accès à un niveau de confort et de richesse sans précédent. Je vous invite à découvrir ce résumé de la BD « Le Monde Sans Fin » si vous voulez comprendre pourquoi les énergies fossiles nous ont permis de décupler notre force de travail et donc la production par habitant.

Nous vivons dans un monde d’opulence. Pourtant, la consommation d’antidépresseurs ne fait qu’augmenter.

Ceci est souvent associé à une perte de connexion avec les relations humaines, le contact avec la nature, l’appartenance à une communauté, le travail créatif ou gratifiant…. Cette déconnexion mène souvent à un sentiment d’aliénation, de vide et d’insatisfaction, malgré la richesse matérielle.

Les low-techs nous poussent à réévaluer ce qui est vraiment important pour notre bonheur. Au lieu de chercher constamment la nouveauté et la consommation, cette réorientation peut nous aider à résoudre la crise de sens en nous rappelant que la qualité de la vie ne réside pas dans l’accumulation de biens matériels.

La crise de la surcharge cognitive

La surcharge cognitive fait référence à la tension psychologique et au stress que nous pouvons ressentir dans un monde moderne où nous sommes constamment bombardés d’informations et de distractions. Le flot ininterrompu d’emails, de notifications, de nouvelles, de tâches à accomplir et de décisions à prendre peut engendrer une véritable surcharge mentale.

Dans son livre, Le Bonheur était pour demain, Philippe Bihouix considère que les 3 Grâces modernes sont : la solitude, le silence et la sérénité.

Les solutions low-tech peuvent nous aider à obtenir ces 3 grâces dans la mesure où elles nous aident à entreprendre une grande simplification de nos vies. En concentrant notre énergie sur l’essentiel, nous pouvons créer un espace pour la réflexion, la détente, et un retour à une vie plus calme et plus concentrée.

Conclusion :

Le modèle de développement actuel, basé sur une consommation croissante et une dépendance aux énergies fossiles, n’est ni durable ni satisfaisant. Cette prise de conscience ouvre la voie à des initiatives novatrices et alternatives, comme les projets low-tech.

L’entrepreneuriat low-tech n’est pas réservé à des experts technologiques. Par définition, chacun d’entre nous peut participer à ce mouvement et contribuer à un futur plus durable et plus épanouissant.

Se lancer dans un projet low-tech, c’est s’engager dans une démarche d’apprentissage et de découverte. C’est une invitation à repenser notre rapport à la technologie, à la consommation, à la nature, et à nous-mêmes. Et c’est peut-être là que se trouve la vraie richesse des projets low-tech : dans la possibilité qu’ils nous offrent de réinventer le monde dans lequel nous voulons vivre.


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